
🔥 Elle a brûlé sans relâche pendant plus de 50 ans. Elle a illuminé les nuits du désert comme un phare de l’enfer. Mais aujourd’hui, la mythique “Porte de l’Enfer” vit peut-être ses dernières heures.
Au beau milieu du désert brûlant du Karakoum, un gouffre gigantesque de 70 mètres de diamètre crache du feu depuis 1971. Les voyageurs l’ont surnommée la Porte de l’Enfer. Les locaux la craignent. Les scientifiques l’observent. Et des milliers de touristes viennent chaque année voir ce brasier surnaturel qui semble tout droit sorti des entrailles de la Terre.
Son origine ? Une erreur humaine devenue légende. Lors d’un forage soviétique dans les années 70, une poche de gaz naturel s’effondre sous les pieds des ingénieurs. Craignant une explosion ou une fuite massive de méthane, ils décident d’enflammer le cratère… pensant que le feu s’éteindrait en quelques jours.
Erreur monumentale.
🌋 Plus de 50 ans de flammes ininterrompues
Ce qui devait durer une semaine est devenu un brasier infernal de plus d’un demi-siècle. Les flammes montent à plus de 1 000 °C. Le feu est visible à plusieurs kilomètres. De nuit, il transforme le désert en paysage apocalyptique. C’est l’un des incendies les plus longs — et les plus spectaculaires — jamais observés.
⚠️ Un monstre qui inquiète
Mais ce spectacle grandiose cache une réalité plus sombre. Le cratère libère en continu du CO₂ et des particules dans l’air. Il constitue une plaie béante dans le désert. En 2022, le président turkmène Gurbanguly Berdimuhamedow appelle publiquement à « refermer les portes de l’enfer ». Une commission est mise en place pour éteindre ce brasier devenu embarrassant pour l’image environnementale du pays.
🔥 Juin 2025 : un tournant historique
Et le miracle semble enfin se produire.
Lors de la conférence TESC 2025 à Achgabat, les ingénieurs de la compagnie nationale Turkmengaz annoncent une nouvelle fracassante : la Porte de l’Enfer est en train de s’éteindre. Grâce à des forages stratégiques et à la réactivation de puits de captation, le méthane alimente de moins en moins les flammes. Résultat : le cratère ne crache plus qu’un tiers de son intensité d’origine, et les flammes ne sont désormais visibles qu’à proximité immédiate.
🌍 Une fin symbolique
Pour un pays qui détient les quatrièmes plus grandes réserves mondiales de gaz naturel, cette extinction progressive est plus qu’un fait divers. C’est un tournant écologique et énergétique, une manière de tourner la page sur un héritage soviétique hors de contrôle.
« Ce feu éternel était un symbole de puissance. Aujourd’hui, il devient un souvenir », affirme Irina Luryeva, directrice de Turkmengaz.
👁️ Un monument naturel en sursis
Ce lieu surnaturel, qui a fasciné des générations de curieux, pourrait bien disparaître définitivement dans les prochaines semaines. Si vous rêviez de voir la Porte de l’Enfer flamboyer dans la nuit du Karakoum, c’est peut-être votre dernière chance.